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Le regretté Jean d’Ormesson avait un jour écrit « tout le bonheur du monde est dans l’inattendu ».

Sur la question de l’inattendu on pourrait estimer que, depuis mars 2020,le monde est servi. Et qu’en conséquence la porte du bonheur nous est désormais grande ouverte. Pourtant, il n’est pas évident, en ces temps de quasi hystérie sanitaire, de simplement évoquer le bonheur.

Peut-être simplement parce que les évènements survenus depuis un peu plus d’un an maintenant n’étaient pas su « inattendus » que cela.

En effet, si nous évoquons (et comment ne pas le faire ?) le SARS-CoV-2, plus communément appelé « COVID19″il convient d’évoquer l’émergence de son prédécesseur, le SARS-CoV-1 (également venu de Chine) en 2002.

Certains scientifiques avaient alors évoqué la très forte probabilité de l’émergence de nouveaux SARS, mais comme cette première alerte n’avait été que mineure (800 cas mortels, essentiellement en chine) personne, ou presque, n’avait pris très au sérieux cette menace.
Or, on a vu qu’entre 2003 et 2020 une viralité comme celle d’un SARS se répandait beaucoup plus rapidement et que les discours rassurants de certaines autorités début mars 2020 ne pouvaient fatalement pas dépeindre la réalité à venir.
La raison en est toute simple. Entre 2003 et 2019, le trafic aérien avait doublé de volume après avoir déjà été multiplié par 100 entre 1950 et 2000. Le cap des 4 milliards de passagers avait été atteint en 2018 contre à peine plus d’un milliard en 1987.

C’est une des conséquences de cette « mondialisation heureuse », chère à M. Attali, que de provoquer une extraordinaire accélération des échanges intercontinentaux. Échanges de marchandises, de capitaux mais aussi d’hommes et de femmes transportant notamment avec eux ce qui nous cause tant de problèmes depuis un peu plus d’un an.

Bien sur, en 2020 le trafic aérien est retombé, selon les statistiques de l’OACI (Organisation de L’Aviation Civile Internationale), au niveau de 2003 avec 1,8 milliards de passagers. Et la reprise, attendue pour le second semestre de 2021, pourrait être ralentie en fonction des décisions gouvernementales liées aux évolutions sanitaires. Les impacts sur toute la filière aéronautique, sur le tourisme mondial sont gigantesques et nous n’en mesurons probablement pas encore tous les effets collatéraux. Pourtant, malgré ce brutal coup d’arrêt administratif porté aux transports de personnes, le moins que l’on puisse écrire est que la situation semble ne pas s’améliorer. De moins en Europe.

A vouloir ne voir le salut qu’en la vaccination, sans avoir la capacité de l’organiser rapidement et efficacement, l’Europe, ou plutôt l’Union Européenne, est en train de prendre un retard considérable par rapport à ses concurrents directs que sont les USA et bien sur la Chine.

Même si, pour l’Empire du milieu, les informations communiquées peuvent être sujettes à caution, il faut admettre que la gestion du problème semble bien avoir été plus efficace que sur le vieux continent. Aux USA, après la période de « laisser-faire », la campagne « tous azimuts » mise en place, tardivement, par l’administration Trump et accentuée par le Président Biden (100 millions de vaccinés mi-mars sur 335 millions d’américains) va immanquablement permettre aux Etats-Unis d’accentuer encore son avance sur la reprise économique. Et les pays comme l’Australie ou la nouvelle-Zélande, grâce à des frontières rendues quasi étanches, sont en situation d’atteindre le pari de l’éradication, rendant la liberté à leurs habitants et de ce fait à l’économie.

D’ailleurs, au petit jeu des « bons élèves » (Lowy institute Sydney), la France se classait fin janvier 2021 73eme sur 98 pays classés, faisant bien mieux que les USA (94eme) et le Brésil qui était bon dernier. L’Allemagne étant alors 55eme et l’Italie 59eme. Il faut noter que « faute de statistiques fiables » la Chine n’a pas été évaluée.

La reprise s’annonce donc d’ores et déjà « sélective » et surtout très ciblée géographiquement. mais l’inflation qui pourrait en être la conséquence sera, à n’en pas douter, mondiale. Cela risque d’être notre prochain sujet de réflexion, avant peut-être de devenir le principal vecteur d’inquiétudes. Le coup de semonce il y a quelques semaines sur les marchés est un indice à ne pas négliger.