Voilà l’année 2021 venue.
Bien entendu il est un consensus pour souhaiter qu’elle soit différente, en mieux, de 2020. Mais de quel mieux parle-t-on ? Bien sur, la COVID19 est dans tous les esprits, pointée du doigt par tous, elle focalise les peurs, déstabilise les économies et rend l’avenir plus qu’incertain malgré la diffusion programmée de nombreux vaccins. Pourtant, si l’apparition de ce « nouveau » virus, évolution du SRAS, peut à juste titre engendrer des craintes, sa létalité globale est bien loin de celle des grandes épidémies qui alimentent nos mémoires, « grippe espagnole », « ébola » ou même les grandes pestes du passé ou le choléra parisien du 19eme siècle. Il n’empêche, les autorités de la plupart des pays ont décidé de tout arrêter. Arrêter la vie économique, arrêter les liens sociaux, arrêter les cérémonies… Les conséquences sont et seront terribles. Peut-être même plus terribles que celles provoquées par la maladie elle-même.
En revanche, cette expérimentation, car c’est bien de cela dont il s’agit, permet aux banques centrales, donc aux états, une mainmise désormais quasi totale et de durée indéfinie à ce jour sur les rouages économiques. C’est le règne de « l’argent gratuit », les énormes masses monétaires virtuelles se déversent sans discontinuer et alimentent des myriades de bulles, Tesla, qui atteint 700 milliards de dollars de capitalisation boursière en étant un exemple frappant, mais c’est loin d’être la seule société concernée.
Nous assistons donc, en « direct live » à une formidable accélération du processus déjà initié en 2008 ou les banquiers centraux n’avaient, dans l’urgence du moment, pas d’autres solutions que de sauver les institutions financières menacées de faillites en cascade. Il semblerait que de mauvaises habitudes ont été très rapidement prises depuis lors et qu’aucune autre solution ne puisse être imaginée par ces aréopages de personnages importants. Quelle importance d’ailleurs puisque l’argent est si peu cher, avec des taux souvent négatifs, qu’il serait dommage de ne pas en profiter. Alors, très naturellement, l’endettement général s’envole. Et, malgré quelques mois difficiles, les marchés financiers aussi. Y-aurait-il un parallèle ? C’est plus que probable, mais les marchés financiers évoluent pourtant en ordre relativement dispersé. Après un début d’année calamiteux, et des chutes atteignant allègrement -40%, il faut bien constater de fortes dichotomies dans les résultats des grands indices au 31 décembre. Si la zone Asie-Pacifique et l’Amérique du nord tirent parfaitement leur épingle du jeux, les marchés US battant au passage de nouveaux records, l’Europe dans son ensemble, à part bien entendu l’Allemagne, reste un peu à la traîne.
Pourtant, les conséquences des blocages économiques sur certains secteurs seront, à n’en pas douter, dramatiques. D’autant plus que ce sont souvent des secteurs à fort taux d’employabilité. Des entreprises, et pas des moindres, sont menacés de disparition.
Les états (du moins certains états…), pour faire face à cette situation, font et feront assaut d’argent public. « Quoi qu’il en coute » paraît-il, pour maintenir en vie des entreprises devenues des « zombies ». Mais, après tout, ce sont bien les dirigeants des états, les représentants des peuples (élus ou non…) à l’origine de cette situation. Mais l’état, et ses représentants, se serviront bien sur des deniers gagnés par les acteurs économiques privés, entreprises mais surtout particuliers, qui, comme toujours, seront au final les « dindons » de cette sinistre farce qui nous est jouée tous les jours, depuis un an maintenant.
Alors, en ce début d’année ou les résolutions sont la coutume, peut-être pour nous éclairer devrions-nous méditer sur cette phase qu’Erasme, dans « l’éloge de la folie » de 1511 destinait aux acteurs :
« Moins ils ont de talent, plus ils ont d’orgueil, de vanité, d’arrogance. Tous ces fous trouvent cependant d’autres fous qui les applaudissent ».
Bonne année à tous.