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Quand arrive une nouvelle année, et pendant tout le mois de janvier, il est de bon ton de présenter ses voeux. A soi-même d’abord, car, sans le dire, on espère toujours que le passage du 31 décembre au 1er janvier s’accompagne des espérances diverses et variées; Quoi de plus naturel ? L’année 2020 vient de commencer et, déjà, nous pouvons constater que le passage se fait dans la continuité.

En d’autres temps, l’accumulation de nouvelles comme par exemple les très vives tensions entre USA et Iran auraient amené flambée des prix du baril de pétrole, montée en flèche de l’or et autres métaux précieux, corrections sensibles sur les actions et tensions sur les taux. Force est de constater qu’au moment où ces lignes sont écrites, il ne s’est presque rien passé. Bien sûr, le pétrole frémit, oui l’or atteint un plus haut de 7 ans, mais reste encore loin de ses records. En ce qui concerne les indices boursiers, après un léger flottement et quelques légères corrections baissières le cours des affaires a repris, comme si de rien n’était. Quant aux marchés de taux, les mouvements se polarisent sur des secteurs assez marginaux, les principaux vecteurs restent d’une stabilité désarmante. Pourtant, après « la guerre commerciale » qui semble s’éterniser ente USA et Chine, nous voyons poindre un autre conflit, militaire cette fois, qui risque fort de déstabiliser une région qui n’avait pas besoin de cela. Et pourtant, c’est comme si les anesthésiants diffusés par les principales banques centrales depuis 2008 étaient, au final, plus fort que tout, même des bruissements belliqueux. Nous en sommes donc là. L’apport, toujours massif, de liquidités appuyées par des taux toujours historiquement bas semblent ne pas laisser d’autres choix que d’investir dans les actions qui, seules, peuvent présenter un certain rendement. Nous avons déjà maintes fois évoqué cette espèce de « fuite en avant » que représentent les politiques monétaires et les « quantitatives easing » des grands argentiers de notre monde. Quel paradoxe ! Alors qu’en France nous sommes dans une situation plus que délicate, c’est un euphémisme, face à la contestation portant sur la réforme des retraites, il apparaît que, si on parle de rendement pour les cotisations, 1 euro cotisé en 1982 serait 1,94 euro aujourd’hui avec le système actuel dit « de répartition », tandis que ce même euro cotisé en 1982 sur un système de retraite par « capitalisation » sur des actions serait devenu 21 euros. Comparaison n’est certes pas raison, mais au moment où les changements structurels mondiaux s’accélèrent, au moment où l’arrivée massive du numérique bouleverse déjà les modes de travail, au moment où la croissance exponentielle de nombreuses classes d’actifs soulève le problème des capacités d’enrichissement des individus, nous vivons, dans notre cher et vieux pays, et une fois de plus pourrais-je écrire, un de ces affrontements idéologiques dont nous avons le génie. Mais, toute cette agitation est-elle si grave ? Ne pourrions nous pas méditer cette citation de Michel de Montaigne qui assurait que « les Hommes sont tourmentés par les opinions qu’ils ont des choses, non par les choses mêmes ».

Bonne année à tous.